La conversion à l’Islam représente un tournant spirituel majeur dans la vie des individus qui s’y engagent. Une telle transformation a suscité l’intérêt du grand public lorsqu’elle concerne une personnalité historique du sport américain, Lew Alcindor, qui s’est converti à l’Islam pour adopter par la suite le nom de Kareem Abdul-Jabbar. Cet article se propose d’explorer les raisons derrière cette décision et la manière dont elle a été vécue par cette légende du basket americain.

Les origines de l’intérêt de Lew Alcindor pour l’Islam

Avant de se convertir à l’Islam, Lew Alcindor était déjà une véritable icône du sport en Amérique. Issu d’une famille catholique afro-américaine, il intègre l’université UCLA où il fait partie de l’équipe de basketball. Son talent lui permet de remporter trois titres nationaux consécutifs et d’être sélectionné comme première ébauche au NBA en 1969. Cette même année, il découvre le groupe « Nation of Islam », un mouvement religieux et politique afro-américain qui revendique le droit du peuple noir à retrouver son héritage culturel et spirituel africain.

Après son engagement avec les Milwaukee Bucks, Lew Alcindor commence à s’instruire davantage sur l’Islam et son histoire. Ses lectures et rencontres l’amènent à interroger sa propre identité et son héritage ancestral. Comme beaucoup d’afro-américains de cette époque, il ressent la nécessité de se réapproprier ses racines et de rejeter les stigmates imposés par une société dominée par le racisme.

Le cheminement spirituel vers la conversion

S’intéressant davantage à la diversité religieuse en Arabie Saoudite, Lew Alcindor trouve dans l’Islam une réponse aux questionnements sur son identité et sa spiritualité. Il explore ainsi différentes branches de cette religion jusqu’à ce qu’il se sente attiré par l’école sunnite qui incarne pour lui un islam plus orthodoxe et moins politisé que celui prêché par la Nation of Islam.
Il met progressivement en pratique les cinq piliers de l’Islam  :

• La profession de foi
• La prière
• L’aumône
• Le jeûne du mois de Ramadan
• Le pèlerinage à La Mecque

Ces nouvelles pratiques lui apportent une paix intérieure et une assurance quant à son choix de vie.

Le choix du nom Kareem Abdul-Jabbar

En 1971, Lew Alcindor décide de faire un pas supplémentaire dans son cheminement spirituel en changeant officiellement de nom pour Kareem Abdul-Jabbar, signifiant « noble et puissant serviteur de Dieu ». Ce choix est l’aboutissement d’une quête d’identité qui trouve son sens dans l’Islam. Il se présente désormais sous son nouveau nom, reflétant sa nouvelle identité spirituelle, ce qui n’est pas sans créer quelques controverses,

En effet, certains fans de basketball et médias américains peinent à accepter ce changement, et continuent d’appeler Kareem Abdul-Jabbar par son ancien nom. Malgré ces difficultés, il persiste et forge imperturbablement sa place parmi les meilleurs joueurs de tous les temps.

Une vie tournée vers la spiritualité

Kareem Abdul-Jabbar a toujours fait preuve de discrétion quant à sa pratique religieuse. Pour lui, l’Islam est avant tout un guide spirituel qui lui permet d’affronter les épreuves de la vie avec sagesse et humilité. Son engagement envers cette religion se manifeste également au travers de ses actions philanthropiques et son soutien aux causes sociales.

L’importance du jeûne dans la carrière sportive de Kareem Abdul-Jabbar

Une des particularités du parcours de Kareem Abdul-Jabbar est d’avoir poursuivi une carrière sportive exceptionnelle tout en respectant les règles de sa foi. Parmi elles, le jeûne représente un défi particulièrement exigeant pour un sportif professionnel.

Pendant les 20 années de sa carrière, Kareem Abdul-Jabbar a observé scrupuleusement le jeûne du mois de Ramadan, même lorsqu’il tombait en pleine saison de compétition. Malgré la difficulté à concilier sa foi et sa vie sportive, il demeurait convaincu que le jeûne lui apportait une force intérieure et une volonté sans faille.

Un engagement social inspiré par l’Islam

Kareem Abdul-Jabbar a utilisé sa notoriété pour défendre les droits civiques des afro-américains et promouvoir l’éducation. Profondément engagé dans la lutte contre le racisme, il n’a jamais hésité à dénoncer l’injustice et œuvrer pour un monde plus égalitaire. Son engagement reflète les valeurs humanistes prônées par l’Islam, qui incitent ses adeptes à être au service de leurs communautés et à contribuer positivement à la société.