Chaque année, des millions de musulmans partent en pèlerinage à la Mecque pour y accomplir l’un des piliers de leur religion. Parmi les lieux emblématiques de la ville sainte, il existe un endroit plus mystérieux et moins connu du grand public qui témoigne d’une histoire riche et passionnante : le Hijr Ismail Hateem de la Kaaba.

Qu’est-ce que le Hijr Ismail Hateem ?

Situé contre le mur sud-ouest de la Kaaba, le Hijr Ismail, également appelé Hateem, est une petite zone semi-circulaire délimitée par un mur blanc légèrement incurvé. Il a une forme de croissant et est entouré d’une clôture s’étendant sur trois côtés. Cette structure faisait autrefois partie intégrante de la Kaaba mais aujourd’hui, elle n’est plus considérée comme faisant partie de la construction principale.

La Mecque : Centre spirituel de l’islam propose déjà quelques informations sur cette zone particulière.

Raison historique de cette séparation

L’origine du mur : entre prophétie et architecture

Le mur du Hijr Ismail a été construit par Qoraïch, la tribu qui gouvernait la Mecque au moment de la rédaction de la Constitution médinoise. La légende raconte que lors de la reconstruction de la Kaaba, les Bani ‘Abdel Muttalib manquèrent de fonds et décidèrent alors de construire un mur séparé depuis le mur principal pour marquer ces limites.

La relation avec Ismail et Hajar

Cette zone a été nommée Hijr Ismail en mémoire d’Ismail, l’un des fils du prophète Abraham. Selon la tradition musulmane, c’est là que se trouve sa tombe ainsi que celle de sa mère Hajar, qui jouent tous deux un rôle central dans l’histoire d’Abraham et sont intimement liés à la symbolique de ce lieu sacré.

Le Hijr Ismail Hateem : un lieu rempli de mystères et de bénédictions

Un endroit spécial pour la prière

Il est communément admis parmi les musulmans que prier dans cette zone confère une bénédiction particulière. En effet, selon certains hadiths attribués au Prophète Mohamed (que la paix soit sur lui), il aurait affirmé :

• -« Prier dans le Hijr Ismail équivaut à prier à l’intérieur même de la Kaaba. »
• – « Qui prie deux rakats dans cette section et demande pardon, Allah pardonnera ses péchés. »

Cependant, ces propos ne sont pas toujours considérés comme authentiques et montrent avant tout la vénération réservée à cet endroit.

Le mystérieux réseau de canalisations

Dans le chaudron de la pierre noire (Hajar Aswad), il existe un réseau complexe de canalisations souterraines qui permettent d’évacuer l’eau vers le Hateem. Les musulmans considèrent cette eau comme sacrée et essayeront généralement d’en récupérer au moins quelques gouttes pour les utiliser plus tard pour des prières consacrées.

Lien entre la Pierre Agrahim, le Hijr Ismail et le puits Zamzam

Il est essentiel de mentionner le lien spirituel entre la zone du Hijr Ismail, le puits Zamzam et la région montagneuse d’Agarhim en Arabie saoudite. Dans cette chaîne de montagnes se trouve une pierre connue sous le nom de « Maqām Ibrāhīm, » où le patriarche aurait posé son pied lorsqu’il construisit les fondations de la Kaaba.

D’un autre côté, c’est également dans cette zone, que Hagaar courra sept fois entre Al Safa et Al Marwah jusqu’à ce qu’elle découvre l’eau du puits Zamzam pour sauver son fils.

Pouvoir accomplir les rites dans le Hijr Ismail Hateem aujourd’hui

Aujourd’hui, il n’est pas toujours possible d’accéder à cet endroit pour accomplir la prière ou réaliser d’autres rites religieux. En effet, les autorités saoudiennes ont établi certaines limites en raison de la grande affluence des pèlerins lors du Hajj et de la Omra. Cependant, parfois ouvert à des moments moins bondés, le Hijr Ismail Hateem reste un lieu qui fascine les musulmans du monde entier.

Il est important de rappeler que bien que le Hijr Ismail Hateem ne fasse pas partie intégrante de la Kaaba, il en constitue une extension historique et spirituelle pour les croyants. Les légendes, les mystères et les bénédictions associées à cette zone continuent d’inspirer les fidèles venus accomplir leur pèlerinage à la Mecque et contribuent à entretenir la foi des millions d’individus qui participent aux rites religieux au sein du sanctuaire sacré.