Le mois sacré du Ramadan est un moment de dévotion, de prière et de réflexion pour les musulmans du monde entier. Une question couramment posée par les fidèles est celle concernant le nombre de rakats à prier lors des prières de taraweeh : faut-il en faire 8 ou 20 ? Cette discussion a captivé l’attention de nombreux croyants et savants religieux, chacun fournissant différentes interprétations fondées sur la sunna et les traditions prophétiques.
Origine des prières de taraweeh
Les prières de taraweeh trouvent leur origine dans les pratiques du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui). Il est rapporté qu’il priait ces rakats après la prière obligatoire d’Isha pendant les nuits du Ramadan. Ces prières sont effectuées en congrégation dans les mosquées, ce qui constitue une des grandes occasions communautaires durant ce mois béni. Pour des réflexions plus contemporaines sur ce sujet, vous pouvez consulter Réflexions contemporaines sur l’islam saoudien.
La sunna du Prophète Muhammad
D’après des hadiths authentiques, il est dit que le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) priait habituellement 11 rakats, incluant trois rakats pour la prière du witr. Donc, en termes de taraweeh seule, cela équivaut généralement à huit rakats. Cependant, les érudits divergent quant au fait que ces huit rakats soient une pratique stricte ou si un plus grand nombre peut également être valide.
Pratiques historiques et avis divergents
Pendant le règne du calife Omar ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui), il est notoire qu’il a instauré la prière en congregation avec vingt rakats à la Mosquée. Ce changement était destiné à promouvoir l’unité et la participation de la communauté musulmane aux prières nocturnes.
Avis des différents madhabs
Les quatre écoles juridiques (madhabs) de l’islam ont leurs propres avis distincts :
- Hanafis : Préconisent de prier vingt rakats basés sur la tradition du Calife Omar.
- Malikis : Généralement penchent vers vingt rakats bien que certains adhérents fassent moins.
- Shafi’is : Recommandent également vingt rakats, suivant la même logique que les Hanafis.
- Hanbalis : Peuvent varier entre huit et vingt rakats, mais la préférence traditionnelle est souvent donnée à vingt.
Avantages pratiques de chacune des options
Huit rakats
Choisir de prier huit rakats présente divers avantages, surtout pour ceux ayant des contraintes de temps. Cela permet d’accomplir cet acte de dévotion de manière concise sans compromettre d’autres obligations personnelles ou familiales. Par ailleurs, suivre strictement la sunna du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) est perçu comme une manifestation de dévotion pure.
Vingt rakats
À l’inverse, choisir vingt rakats offre aux fidèles plus de temps consacré à Allah durant chaque nuit du Ramadan. De nombreuses mosquées à travers le monde, y compris à La Mecque et Médine, favorisent cette pratique en raison de l’esprit communautaire accru et de la durée prolongée de la prière qui facilite la récitation du Coran. L’engagement de prier davantage est considéré comme une démonstration de zèle et de piété supérieure.
Sujets communs de la discussion
Arguments pour huit rakats
Parmi les arguments principaux pour rester fidèle à huit rakats figure le désir d’imiter le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) de la manière la plus proche possible. Suivre précisément ses actes et sa méthode est vu comme une expression claire d’amour et de respect envers le Messager.
Arguments pour vingt rakats
Opter pour vingt rakats repose souvent sur des bases historiques solides établies par des personnalités religieuses comme le Calife Omar. Par ailleurs, la réalisation de plus de rakats procure un bénéfice spirituel accru et permet aux participants de consacrer plus de temps à la méditation et à la prière.
La flexibilité selon les circonstances
Pour beaucoup, le choix entre huit et vingt rakats dépendra en fin de compte de leurs circonstances individuelles. Chaque croyant doit évaluer son propre engagement, le contexte familial, et ses autres responsabilités. Les savants soulignent que l’importance primordiale réside dans la prière elle-même, indépendamment du nombre de rakats.
Impact culturel et régional
L’influence culturelle et la localisation géographique jouent un rôle significatif dans le choix du nombre de rakats. En Arabie Saoudite, notamment dans les villes saintes de La Mecque et Médine, la norme est souvent de préconiser vingt rakats. Ceci est également reflété dans certaines régions du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, où la riche histoire islamique et les traditions locales influencent fortement les pratiques contemporaines.
Exemples de pratiquants célèbres
Des figures religieuses influentes et des imams reconnus comme Sheikh Abdul Rahman Al-Sudais ont contribué à populariser la pratique des vingt rakats, ravivant ainsi une tradition historique tout en inspirant les nouvelles générations à perpétuer cette approche. Néanmoins, d’autres prédicateurs bien connus privilégient huit rakats, illustrant ainsi la diversité des opinions parmi les leaders islamiques.