Actualités pour les expatriés en Arabie saoudite : nouvelles règles de visa et résidence permanente

Fatima Al-Hakim

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Actualités pour les expatriés en Arabie saoudite : nouvelles règles de visa et résidence permanente

L’Arabie Saoudite connaît une transformation majeure sous l’impulsion de sa Vision 2030, avec des changements profonds qui touchent particulièrement la communauté des expatriés. Dans ce royaume où 9 travailleurs sur 10 sont étrangers, le gouvernement met en place des politiques visant à rééquilibrer le marché de l’emploi en faveur des citoyens saoudiens. Ces réformes, touchant aux permis de travail et aux règles de visa, redéfinissent les conditions de vie et d’emploi pour les millions d’expatriés présents sur le territoire saoudien. Les nouvelles dispositions concernant la résidence et l’emploi deviennent essentielles à comprendre pour quiconque envisage de travailler dans ce pays du Golfe.

Suspension des visas à entrées multiples : impacts et alternatives pour les expatriés

Détails de la suspension des visas familiaux à entrées multiples

En février 2025, les autorités saoudiennes ont suspendu la délivrance de visas familiaux à entrées multiples d’une année pour les ressortissants de 14 pays, dont l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Cette mesure restrictive affecte significativement la mobilité des expatriés originaires de ces nations. Les visas existants conservent leur validité jusqu’à expiration, mais les nouveaux demandeurs doivent désormais solliciter des visas à entrée unique, accompagnés d’une documentation plus complète et rigoureuse.

Conséquences pour les familles et les professionnels

Cette suspension engendre des complications majeures pour les familles d’expatriés qui dépendaient de ces visas pour maintenir leurs liens familiaux. Les visites régulières deviennent plus complexes à organiser et plus coûteuses. Pour les professionnels effectuant des déplacements fréquents, cette restriction représente un obstacle logistique et financier considérable. Les petites et moyennes entreprises font face à des défis administratifs accrus, devant constamment renouveler les demandes de visa pour leurs employés internationaux.

Réactions diplomatiques et perspectives d’évolution

Face à ces changements, plusieurs gouvernements des pays concernés envisagent d’entamer des discussions diplomatiques avec les autorités du royaume. Le Conseil de Coopération du Golfe pourrait jouer un rôle déterminant dans l’harmonisation des politiques régionales de visa, créant potentiellement un cadre plus cohérent pour la mobilité dans la région. Les experts économiques s’inquiètent de l’impact potentiel sur les investissements provenant des nations touchées par ces restrictions, ce qui pourrait inciter Riyad à assouplir certaines mesures.

Programme innovant de résidence permanente pour expatriés

Programme innovant de résidence permanente pour expatriés

Structure du nouveau programme de résidence

L’Arabie Saoudite a lancé un ambitieux programme de résidence permanente destiné aux expatriés souhaitant s’établir durablement dans le pays. Ce système propose deux options principales :

  • La Résidence Premium à durée illimitée (SP1) avec un coût de 800 000 riyals saoudiens (environ 213 340 dollars américains)
  • La Résidence Premium à durée limitée (SP2) facturée 100 000 riyals saoudiens (environ 26 668 dollars) par année

Ces permis représentent un investissement significatif pour les expatriés désireux de s’établir durablement dans le royaume, mais offrent en contrepartie une stabilité juridique sans précédent.

Avantages et privilèges associés

Ces titres de résidence confèrent des privilèges substantiels, notamment la liberté de changer d’emploi sans autorisation préalable de l’employeur, la possibilité de quitter et revenir dans le pays sans restrictions, et le droit de parrainer des visas familiaux. Les premiers bénéficiaires de ce programme proviennent de 19 pays différents, incluant des investisseurs, des experts financiers et des médecins de renommée internationale. Cette politique illustre la volonté d’attirer des talents et des capitaux étrangers tout en maintenant un certain contrôle sur l’immigration.

Profils des bénéficiaires et critères d’éligibilité

Le programme cible principalement les professionnels hautement qualifiés, les entrepreneurs et les investisseurs disposant de ressources financières conséquentes. Les candidats doivent confirmer leur capacité à contribuer au développement économique du pays, soit par leurs compétences spécifiques, soit par leur potentiel d’investissement. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie plus large de diversification économique, visant à réduire la dépendance aux hydrocarbures tout en attirant des compétences internationales pour soutenir les projets ambitieux comme NEOM.

Réforme du système de travail et politique de « saoudisation »

Le système de classification par zones colorées

Les autorités saoudiennes ont implémenté un système innovant de classification des entreprises selon trois zones colorées :

  1. Zone rouge : Les entreprises employant insuffisamment de Saoudiens ne peuvent renouveler aucun visa expiré pour leurs employés expatriés
  2. Zone jaune : Les entreprises peuvent uniquement renouveler les visas des expatriés ayant travaillé moins de six ans dans le royaume
  3. Zone verte : Les sociétés respectant les quotas d’emploi de nationaux bénéficient de procédures simplifiées pour leurs employés étrangers

Ce dispositif constitue un puissant levier pour encourager l’embauche de travailleurs locaux tout en maintenant une certaine flexibilité pour les entreprises vertueuses.

Limitation du temps de séjour et exceptions

La réforme introduit une limitation générale du temps de séjour des expatriés à six ans maximum. Certaines catégories échappent toutefois à cette restriction, notamment les ressortissants des pays du Conseil de Coopération du Golfe et les personnes nées de mère saoudienne. Le gouvernement a également mis en place des amendes dissuasives pour les entreprises qui ne respectent pas l’équilibre entre employés locaux et étrangers, fixées à 2400 riyals (environ 640 dollars) par expatrié en surnombre.

Équilibre entre « saoudisation » et besoin continu d’expertise étrangère

Face aux inquiétudes croissantes de la communauté expatriée, le Ministère du Travail multiplie les déclarations rassurantes, affirmant que les travailleurs étrangers demeurent une « partie vitale » de l’économie saoudienne. Cette position reflète la complexité du défi auquel fait face le royaume : réduire un taux de chômage national dépassant 10% tout en maintenant son attractivité économique. L’absence d’impôt sur le revenu reste un argument de poids pour attirer les talents internationaux, malgré les nouvelles réglementations plus restrictives concernant la durée de séjour et les conditions d’emploi des expatriés.

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